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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/101

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gouvernement équitable que voulaient les factieux, c’était le renversement total de la monarchie.

Un jour viendra peutétre, où les Français, frémissans d’horreur, au récit des crimes que le vertige leur a fait commettre, regarderont cette declaration royalle, comme l’étendant sous lequel tous les partis pourront se ranger ! en se soumettant à cette acte éminent de la bonté de leur roy, ils se laveront autant qu’il sera en eux, de la honte dont sa mort les a couvert *.

Le roy termina la séane en disant, " vous avez entendu le résultat de mes souhaits, pour le bien de public ! si par quelque fatalité, et contraire à mes éspérances, vous m’abandonniez dans une éntreprise si louable : seul, je me considèrerai comme le vrai représentant de mon peuple, et seul je ferai son bonheur .... il est peutétre rarement arrivé que l’ambition d’un souverain se soit bornée, à obtenir de ses sujets assez d’accord entre eux, pour accepter les avantages qu’il leur offre.

" Je vous ordonne meilleurs, de vous séparer sur le champ, de vous rassembler demain, chaque ordre dans sa chambre respéctive, et de recommencer votre procédure."

La dessus le roy se leva, sortit, et fut suivi immédiatement par la noblesse et le clergé.


Il faut bien prendre garde aux abrégés ridicules, que beaucoup ont fait de cette déclaration, même der écrivains royalistes : quand aux digréssions des démocrates, elles n’y ressemblent pas plus, qu’aux contes de fées. Pour en avoir une juste idée, il faut la lire entiere ; .... si je puis parvenir, à me procurer en entier, le discours du roy et celui que le garde des sceaux lut à cette occasion, je les publierai à la fin de ce volume.