Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/100

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Le lendemain, la majorité du clergé qui avait résolu de se joindre au tiers s’assembla dans le chœur de l’église de St. Louis, pendant que le tiers était dans la nef ; après quelques méssages pour arranger le cérémonial, l’archevêque de Vienne s’avança à la tête de son ordre, qui fut reçu avec les plus grands aplaudissemens, les deux présidens s’embrasserent et s’assirent l’un aupres de l’autre. ― L’église, ne tarda pas à connaitre de quel genre, était le bien de la nation, dont on lui avait parlé deux jours avant, au nom d’un dieu de paix ! et ces embrassades, ne furent pas tres différentes, de l’éspéce de jeu, qu’un animal féroce, fait avec sa proie, avant de la déchirer.

Cette démarche du clergé, est encore une de celles qui ne peuvent s’expliquer ; elle semble avoir été produite par la maniere inconcevable, dont on vait fait part de la séance royalle, qui n’avait rien d’éffrayant que le nom et la maniere de l’annoncer.

Le roy, dans un discours plein de bonté, s’addréssa à l'assemblée, et l’engagea à faire cèsser l’inaction dans laquelle les divisions des ordres l’avaient tenue ; il ajoutat " qu’il devait à la sureté de son royaume, et à lui même de les faire finir ;" il produisit ensuite, un papier qui contenait ses intentions ; .... heureux, mille fois heureux, si la fureur des partis qui regnait alors, eut permis ans représentans de la nation, d’écouter la voix de la raison ! trois mois avant, on aurait regardé comme ridicule et extravagant, de prétendre aux concéssions immenses, que faisait le roy ; Mais hélas, ce n’était plus la paix, l’harmonie, un