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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/110

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que cet acte de violence, eut du ouvrir les yeux à sa majesté, et l’engager à s’éloigner de la capitale.

Le roy, avait donné à Mr. Le Marechal de Proglio, le titre de généralissime, et le commandement du rassemblement de troupes, qu’il avait formé autour de Parisc; leur nombre de trente à quarante mille hommes, vû l'éffervéscence de la capitale, était à peine suffisant, pour le maintien du bon ordre, et préserver la ville du pillage : mais il devait naturéllement exciter l’inquiétude d’une assemblée, qui avait déja refusé de se soumettre aux ordres du roy, et qui pensait à envahir son autorité. En conséquence, elle présenta une longue addresse à sa majésté, dans laquelle elle l’engageait, pour son bonheur et pour sa gloire, de renvoyer ces troupes et cette artillerie dans les garnisons, d’où ses conseillers les avaient fait venir, et plus particulierement ces soldats étrangers, qui étaient payés pour défendre les Français, et non pour leur causer aucune allarme. " Quel besoin," diraient ils, "un monarque adoré par vingt cinq millions de Français, de rammasser à grand frais, de quelques milliers d’étrangers, autour de son trône." Le roy répondit, que les députés connaitraient eux mêmes, la licence honteuse qui prévalait à Paris et à Versailles ; que c’était son devoir, de veiller à la tranquillité publique, de protéger et de donner de la force aux lois, et de conserver à l’assemblée, la liberté dont elle jouissait dans ses déliberations : que tel était son seul motif : que si cependant, la présence nécéssaire des troupes près de Paris, les offusquait