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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/115

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il y eut quelques gens de bléssés, qui dit-on, n’étaient pour rien dans cette affaire.

Les démocrates ont fait de cette manoeuvre du prince, Lambesc, une attaque terrible, et une trahison infâme : ils lui ont aussi fait tuer de sa main, un vieillard innocent ; comme il n’y eut personne de tué, il est permis de douter de cette histoire ; le prince de Lambesc poursuivit, il est vrai, la populace dans le jardin des Thuilleries, où pour éviter les chevaux, elle se précipita dans les bassins ; le prince alors, pensant à retourner sur ses pas, apperçut que l’on fermait le pont tournant, par où il était entré. Ce fut alors, qu’il prit le galop pour le prévenir, et qu’il y eut quelques gens de bléssés ; voila toute l’histoire.

Au son du tocsin, les élécteurs se rendirent à leur district, et formerent une assembllée générale à l’hotel de Ville, dont la premiere opération fut de former une milice de cinquante mille hommes ; le motif que l’on donna, pour armer cette multitude, était de préserver la ville du pillage ; le véritable, était d’avoir un moyen de défense contre l’armée, au cas qu’on résolut de la faire entrer, pour appaiser le tumulte : c’était en effet, la premiere chose à faire, pour ceux qui voulaient opérer une révolution totale dans le gouvernement, comme aussi pour ceux qui voulaient le maintenir il semblerait qu’il eut été absolument indispensable, de s’y opposer de toute leur force.

Les démocrates faisaient l’honneur à la cour, de penser qu’elle avait formé le plan de les attaquer, et de rendre au roy son autorité légitime ... il se peut que ce fut son intention,