Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/125

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contre les roues de sa voiture : quand il monta les dégrès de l’hotel de ville, on le fit passer sous un berceau de sabres et de piques : il ne manquait plus enfin, pour achever la dégradation du monarque, que de le forcer à prendre le signe de la révolte. Bailly en conséquence, lui présenta la cocarde tricolore ! ― Le roy la prit, et la mit à son chapeau. ― Ici au fait, l’histoire de la monarchie cesse, et fait place au régne turbulent des factions cruelles, qui se sont succedées si rapidement, dans le gouvernement de la France. — La fureur avec laquelle, elles se font servies de leur pouvoir, n’est hélas que trop connue, et leur histoire n’offrirait rien de plus intérréssant aux yeux du sage, que celle des tigres et des lions dans les déserts d’Afrique.

Depuis ce moment fatal, quelque soit le nom qu’aient pris les factieux, une cruelle anarchie a toujours dechirée ma malheureuse patrie : la cause qui a produit la révolution, a aussi été celle, qui la fait continuer et qui a rendu inutiles, les éfforts que les partizans de la monarchie, et les sujets fidéles, ont si souvent et si infructueusement fait, de rendre à la France son roy et son bonheur.

J’ose encore éspérer, que la raison éclairera les Français et que tôt où tard, on les verra honteux, pleurer en larmes de sang, les éxcès où la rage révolutionaire les à conduit. Oui, quelque soit le gouvernement, qui rende enfin l’ordre la France, la postérité aura peine à croire, que des affronts sans nombre et une mort odieuse, ont été la récompense, que les Français ont donné à leur roy, pour avoir voulu les rendre heureux.