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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/126

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Tous les gouvernemens de l’Europe ébranlés : une guerre meurtriere et destructive: le clergé, la noblesse, et les propriétaires de France, bannis où massacrée : des provinces entieres dévanées, leurs habitant égorgés,leurs villes, villages et bois, brulés par ordre des tyrans ; des milliers de Français envoyés à la mort, sans autre raison, qu’afin que les usurpateurs pussent envahir leur biens : trois millions d’hommes detruits : une nation douce, aimable, heureuse, changeant tout à coup son caractere, et (sous le regne de ce monstre farouche, Robespierre) montrant à l’Europe étonnée, un repaire horrible de cannibale .... Tels ont été, les fruits amèrs de cette humanité éxcéssive, qui ne pouvait jamais faire consentir le roy, à répandre le sang, dans une cause, où il croyait que sa sureté personelle, était seule concernée.

Puisse son Exemple funeste apprendre aux princes, que dans ics commotions civiles, la sureté de leur peuple, dépend de leur propre considération. Qu’un roy s'expose à la guerre, qu’il tombe sur le champ de bataille, son successeur aura autant de force que lui, pour faire respécter les loix : si même il vient à périr dans une sédition, il est à croire que sa mort, s’il a scu la braver, l’appaisera entierement ; mais si par foiblesse, où par une humanité deplacée, il se laisse entrainer de concéssions en concéssions, il se dégrade, devient le jouet des factions, qui s’en déferont lorsqu’elles le jugeront à propos, et sa mort entrainera un bouleversement universel.