Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/129

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que dans presque toutes les provinces, il se forma réellement des brigands, qui incendiaient les chateaux, et égorgeaient leur propriétaires. Les gentils-hommes, étaient poursuivis dans beaucoup d’endroits par leur vassaux, souvent obligés de se sauver presque nuds dans les bois, après avoir vu bruler leur maisons et détruire leur propriété. C’était en vain qu’ils demandaient la punition des coupables, et protéction contre de nouveaux outrages, on insultait encore à leur maux, en les accusant d’avoir eux mêmes payés les brigands, qui avaient mis le feu à leur chateaux *.


J’ai vu dans ce tems, beaucoup de gens qu’on n’aurait jamais pu persuader du contraire.


Dans quelques provinces cependant, la noblesse forma des associations partielles pour sa défense, et quoique communément trop tard, cela ne servit pas peu à ramener l’ordre. ainsi en Bourgogne après qu’un grand nombre de chateaux eurent été brulés ; la noblesse s’assembla, tomba sur les brigands, et en detruisit un bon nombre. Dans le Bas Poitou, il y eut aussi une association, qui assura la tranquillité du pays. Presque toutes les provinces, eurent dans différens cantons, quelques rassemblemens isolés qui en imposerent aux brigands, dans les endroits où ils étaient établis.

Il y eut dans le Charollais, un gentilhomme, (dont je suis tres faché de ne pas me rappeller le nom) qui voyant que toute protection était refusée à la noblesse, et craignant que son tour d’être brulé n’arriva bientot, ammassa quelques armes