Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/130

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dans son chateau, s'y barricada de son mieux, et attendit les prétendue brigands. Ils vinrent en effet, c’était tout simplement ses paysans commandés par un procureur du voisinage. Comme sa maison était entourée de fossés, et qu’on le savait chez lui, on demanda à le voir. il parut de l’autre coté de son fossé dans son enceinte ; Monteur le procureur, expliqua les intentions de la nation de détruire le colombier, de bruler les titres, d’abbatre les girouettes, &c. &c. l’autre dit, qu’avant de rien commencer, il désirait qu’une demie douzaine d’entre eux, entrait-eut chez lui et éxaminassent sa maison ; ils y consentirent, mais leur étonnement peut aisément s'imaginer, quand ils virent une vingtaine d’hommes sous les armes, trois pieces de canons dans la cour, et des provisions de boulets. .... " Allez," dit le gentil-homme, " rapporter à ceux qui vous ont envoyés, ce que vous avez vu chez moi, et dites leur que je les prie, de ne pas toucher à ce qui m’appartient." — Ils rapporterent éffectivement ce qu’ils avaient vu, et l’effet en fut prompt, car ils se séparerent sur le champ et s’en retournerent chez eux. — La municipalité d’une petite ville dans le voisinage, qui se trouvait menacé du pillage, n’ayant point d’armes pour se défendre, l’envoya prier de venir à son secours, il envoya dit hommes et un canon, qui rassurerent le pays.

Cette résolution était malheureusement trop rare : il fallait être situé dans un pays peu frequenté, dans les provinces, où il y avait de grandes villes, c’eut été absolument impraticable. Presque par tout le royaume, la noblesse était obligée de se soumettre et d’endurer patiemment, les