Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/133

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vie et ses propriétés .... il fallait qu’un chef se montra .... le roi était le vrai, le senl chéf de la noblesse .... un mot de sa majésté aurait fait marcher tout le monde ; mais hélas, le nom de roy existait encore, son autorité n’était plus.

On jetta dès lors les yeux, sur les princes qui étaient sortis du royaume, comme chefs naturels de la noblesse ; quelques gentils-hommes dans les différentes provinces, entretinrent correspondance avec eux, et attendirent leurs ordres pour se rassembler.

L’anarchie qui regnait, avait donné occasion à la haine des partis, qui semblait éteinte depuis des siécles, de se montrer avec plus de chaleur, et d’animosité que jamais ; dans le Languedoc, les anciennes querelles sous le nom de Catholiques et de Protestans, se renouvellerent avec une fureur incroyable : après différentes escarmouches peu intérréssantes, il y eut enfin une bataille à Nismes, où il périt beaucoup de monde ; comme on doit bien le penser, les prétendus protestans, qui étaient au fait les amis du nouvel ordre de chose, batirent complétement les prétendus catholiques, qui l’étaient de la royauté ; ils se traiterent les uns les autres, avec une cruauté qui ne peut être comparée, qu’a la rage avec laquelle la guerre de la Vendée s'est maintenu si longtemps. Les bleds étaient déja mùrs et l’on ne put découvrir sur le champ, les corps de ceux qui avaient été tués, et dont le nombre se trouva assez considérable, pour donner lieu de craindre que l’air ferait empésté ; les débris des Catholiques, formerait ce que l’on a depuis appelé le Camp de Jalez, qui au fait n’a jamais été un camp, mais