Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/134

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une association des habitans qui promirent de se rassembler pour leur sureté, quand il serait nécéssaire.

Des circonstances aussi favorables, ne devaient pas être négligées, dans le déssein pris par la noblesse et les princes de le défendre ; on rapporte qu’alors, différentes personnes entreprenantes, dans toutes les parties de la France, se concerterent avec les princes, dont un devait traverser le royaume incognito, et se rendre à jour nommé à Toulouse : des gentils-hommes de toutes les provinces y arriverent, mais le prince qui devait s’y mettre à leur tête, ayant été empêché d’y paraitre, par des circonstances particulieres, leur fit dire de se séparer, ce qu’ils furent obligés de faire du mieux qu’ils purent.

Les chateaux brulés et les pillages du Dauphiné, exciterent la populace de Lyons, et l’engagea à piller les manufacturiers et les marchands qui les employaient. Ceux-cy se défendirent de leur mieux, mais cependant s’addresserent an gouvernement, pour avoir un renfort de troupes : on leur envoya à peu près sept où huit mille hommes, même d’une assez grande distance ; le régiment dans lequel j’étais, partit de Bezançon pour s’y rendre ! il n’était pas encore entièrement corrompu à son départ : c’était le moment du retour de la fédération, les fédérés nationaux des différentes villes, par où nous devions passer, nous suivaient à la piste et ensuite devançant le régiment préparaient les habitans à bien recevoir les soldats. L’effet fut prompt et ne tarda pas à paraitre, car dès la premiere journée on apperçut un soulévement marqué, les grenadiers offrirent au commandant