Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/165

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Mais hélas, la roy ne devait plus revoir ces lieux, long-temps le siége de son pouvoir, maintenant flétris. L’ésprit du peuple, était abbattu à Paris, indifférent an joug qu’on lui impofait, prêt à se soumettre au plus fort, jouet des intrigant, qui se le partageaient et l’agitaient à leur plaisir, sans force, sans énergie, sans volonté, et tout aussi vil, lâche et féroce, que l’histoire le représente.

Je fus voir les législateurs sublimes, qui avaient fait tant de bien à la Francs : une cohue effroyable, un tumulte indécent, même pour la halle, des cris furieux, des menaces épouvantables, et même des coups : voila tout ce que je vis. On serait avec juste raison étonné, qu’un pareil assemblage, eut pu produire la révolution : mais les aboyeurs de la salle, n’étaient que les instruments, le petit nombre qui en dirigeait les mouvements, se tenait à l’écart et faisait porter les coups.

Je vis le même jour, leurs prisonniers à la chapelle ; une tristesse profonde paraissait visiblement sur la figure de la plupart des spéctateurs, j’entendis des sanglots, et vis des larmes couler : la Reine, et madame Elizabeth, semblaient vivement affectées: le roy paraissait résigné à souffrir ses maux, et point à les faire finir *.


Quand le roy se promenait dans le jardin des Thuileries, l’entrée en était interdite au public; quelqu’un se présentant alors, un Suisse le repoussa en lui disant, " non, non, le roy il est laché."


Le palais royal, ce centre impur de corruption, n’était pas à beaucoup près si agité, qu’avant la révolution : cependant on y voyait encore, quelques énerguménes prêchant