Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut aussi visiter, les différens officiers de la milice nationale, avec son fidéle commandant en second, il distribua de l’argent aux soldats, et les fit chanter avec la populace sous ses fenêtres, le fameux air ça ira : en un mot, les honnêtes gensi étaient alarmés avec juste raison, craignant quelque tumulte ; mais heureusement les prévenances mêmes, que le général faisait au peuple les en garantit, par leurs excès. Comme la populace et les soldats, n’étaient point accoutumés, à tant de coups de chapeaux, ni de politesse ; le premier jour cela leur fit le plus grand plaisir, le second cela leur fut presqu’indifférent, et les suivans attirèrent leur mépris, sur le vieux général et sa séquélle.


Un d'eux était cordonnier et croyant que le général Luckner, avait laissé son nom chez lui, parce qu’il voulait lui donner sa pratique, il fut la trouver le lendemain, pour lui prendre mesure de Soulier.


Passant de là, par les montagnes du Briançonnais, je me trouvai au milieu de gens, qui savaient à peine que la révolution fut arrivé ; je cosai entre-autres, avec le curé d’un village éloigné, qui me dit tout simplement, on m’a fait passer un serment auquel je n’entends rien ; on m’a ordonné d’y mettre mon nom, où de quitter ma cure ; toutes ces disputes politiques, ne m’inquiéttent guères, j’ai signé bien vîte, sans savoir ce que c’était. On m’interrogeait sur les événemens arrivés deux ans avant, on s’étonnait, de les trouver vrais .... heureux peuple, que leur montagnes avaient garantis de la rage révolutionaire ; quand la France redeviendra calme, ce fera dans ce pays qu’on pourra retrouver les anciens Français, comme en Écosse c’est aussi parmi les montagnards, que l’on retrouve les anciens habitans.