Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/186

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les argumens, dont on fait usage à présent pour reprocher à la noblesse, d’avoir abandonné ce qu’elle avait de plus chèr, pour défendre la cause de la monarchie : Je les regarde comme dépourvus de jugement ; les préjugés quels qu’ils soyent, ne sont pas des raisons : si les princes eussent réussi dans leur entreprise, les mêmes gens les approuveraient sans doute.

Les propriétaires dit-on, auraient du réster chez eux, et se soumettre à ce qu’ils ne pouvaient empêcher : s’ils croyaient être assez forts pour résister efficacement, ils devaient se réunir, se coaliser entre eux dans l’intérieur du royaume et faire usage du crédit qu’ils avaient sur leur vassaux.

Quant au premier de ces deux articles, à moins d’être vieillard impotent, où pere de famille, j'ose dire qu’il était presque impossible, sans s’être déclaré ouvertement, en faveur du nouveau sistême et alors on eut été loin d’être tranquille. Un gentilhomme qui serait resté sur sa terre, eut été exposé à tout moment aux affronts, aux insultes, et n’aurait pu obtenir la protection des loix, ni du gouvernement. Par la division, que les novateurs avaient semé entre tous les ordres de l’état, et particulierement entre les riches et les pauvres, sous les noms d’aristocrates et de démocrates, il ne réstait an propriétaires bien intentionés pour la cause du roy, que ce qu’ils étaient capables de faire par eux-mêmes.

Il eut été aussi ridicule qu’impossible au seigneur, de proposer au paysan de le suivre à la guerre, tandis que par les nouveaux principes, le paysan s’imaginait avoir droit au