Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/194

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Ne pourrait-on, pas plutôt se permettre de croire, que c’était alors le même motif, que celui qui fit refuser en 1794, de prendre possession de la même ville, au nom du roy de France. Démarche odieuse, qui a été la cause de la retraite précipitée des troupes Autrichiennes de cette belle province, et du massacre d’un grand nombre de gens tres réspectables et bien pensants, qui avaient offerts de rendre la ville à cette condition.

Ne ferait-ce pas encore le même motif, qui fit prendre posséssion de Valenciennes, de Condé, et de Quesnoy, au nom de l’empereur, sans même vouloir permettre à Monsieur de paraitre dans ces places. Cette maniere d’agir a créé plus de ri:publicains en France, où du moins plus de défenseurs de la république, qu’il n’y avait de soldats dans toutes les armées coalisées contre elle. Car quelque fut l’animosité des partis, je ne puis pas croire qu’il y eut parmi eux, un homme assez lâche pour consentir de bon coeur, au démembrement de son pays ! que devaient ils donc faire, lorsque cette intention fut allez clairement démontrée ! ne semble-t-il pas naturel pour tous les partis de se dire, " réunissons nos éfforts à présent, contre les énnemis de la France, qui ont déja osé se la partager comme une proie facile ; chassons les loin de nos frontieres, et lorsque nous les aurons fait trembler chez eux, nous penserons à vider nos querelles particulieres."

Je suis bien convaincu, que la restoration de la monarchie, aura lieu un jour, mais ce ne sera qu’après la paix : ce sera alors seulement, que la nation sentira les maux dont elle