Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’est couverte, et pensera à en chercher le reméde dans le régne des loix, protégées par la puissance royale. Je sens bien, que l’intéret de quelques petits despotes subalternes, est de maintenir aura longtemps que possible l’anarchie républicaine, afin de conserver leur richesses et leur pouvoirs ; mais un jour viendra, où l’opinion publique sera si prononcée, que leur intérêt personel sera non seulement de s’y conformer, mais même d’aider à la satisfaire. Alors la paix, l’union et un gouvernement équitable, fermeront les playes cruelles que la guerre, la discorde et l’anarchie ont faites à la France.

Quand le projet de surprendre Strasbourg, eut aisi été manqué : on pensa à renvoyer l’armée du prince de Condé, dans ses anciens cantonnement pour la rapprocher de celle des princes. Il n’est sorte d’affront, qu’elle n’eut à essuyer : dans quelques endroits, certains petits princes refuserent le passage et l’on fut prèsque obligé de le forcer ; dans d’autres il fallut se soumettre et se séparer en petit corps d’une vingtaine, q?itter toute marque d’uniforme et être volé impudement dans les auberges ; enfin après bien du mal et des fatigues, l’armée revint s’établir encore, dans les états de l’élécteur de Mayence, à Bingen, où le prince de Condé prit son quartier général. Cette retraite au fait, était le prélude de celle de Champagne ; elle aurait dit nous ouvrir les yeux, sùur la bonne volonté des puissances qui nous recevaient ; mais l’enthousiasme était tel, que rien dans le monde, eut été capable de produire alors ce bon éffet.

Les capitaines des différentes compagnies des gardes