Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/200

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déclara, qu’on avait abusé de sa bonne foi et du désir qu’il avait de voir le Roy son frere, au milieu de la noblesse.

Bientôt nous apprimes l’assassinat du roy de Suéde, en qui l’on avait avec juste raison, l’éspérance la mieux fondée. Sa majésté devait commander en personne, un corps de douze mille Suédois, et entrer avec les princes en France pour rétablir le roy sur son trône. Il n’avait cèssé de donner aux émigrés, des marques distinguées de sa faveur ; son succésseur, mineur et dailleurs après un attentat pareil, avait besoin de toutes ses forces chez lui, ainsi toutes nos éspérances de ce côté furent entièrement détruites.

Quelque, tems après, Leopold tomba aussi un sacrifice à la fureur des novateurs, on assure qu’il fut empoisonné ; son succésseur parut être pour nous, dans les mêmes dispositions que son pere ; nous nous préparions tous les jours par des éxercices fréquens à entrer en France, et à culbuter la nouvelle constitution. Il y avait toutes-fois, quelque chose d’humiliant, même dans la maniere dont nous faisions ces éxèrcices, car nous étions obligés d’aller au loin, hors des états de Trèves, et sans uniforme.

Déjà l’hiver était passé et nous n’avions pas eu la moindre apparence de mouvement, soit d’une part où de l’autre. L’empereur semblait nous tenir comme un épouvantail, mais il ne parait pas, que l’on voulut faire aucun usage de nous. S’il est possible de se permettre de telles idées, nous pouvions nous dire en seconde ligne du traité de Pilnits.

Fatigué de n’avoir rien à faire à Coblence, je fus bien aise de m’instruire, de l’état des différens cantonnemens des