Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/201

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émigrés, et de la situation des petites cours voisines ; Newied était l’établissement le plus extraordinaire ; le pere du prince régnant avait bàtie sa petite ville comme l’ancienne Rome, en accordant un asyle dans ses états à tous les mauvais sujets des pays voisins : on y comptait sept eglises de religions différentes, et le prince avait sa place dans chaque. C’est là, qu’étaient les chevau-légers et les mousquetaires, parmi lelquels le prince avait fait recevoir son fils. Son armée consistait de 60 soldats décrépits, qui suffisaient pour la police de la ville et la garde d’honneur. Il menait une vie retirée, avec des filles peu digne de son trône, et laissait la princesse régnante et les princesses ses filles, assez seules et assez ennuyées.

L’élécteur de Cologne, recevait à Bonn avec beaucoup de magnificence, un chevalier Teutonique ; je me fis bien vite présenter à son altesse, et fus invité à la réception, et au bal le soir. La cérémonie est vraiment imposante ; l’électeur représenta parfaitement bien, et j’aurais eu de la peine reconnaitre le bon humain, que j’avais pris la veille au bal, peur un curé de campagne. Au souper, il allait lui même de table en table, s’informer de ses hôtes s’ils avaient tout ce qu’il leur fallait, et je fus plusieures fois étonné, de voir son altesse dérriere ma chaise, et faisant signe de ne se pas déranger.

Ou jouait à Aix-la-chapelle et l’on s’y baignait ; le prince évêque de Liege, entendait vêspres avec tout le phlegme imaginable et les galleries de peinture à Dusseldorf, étaient ouvertes à qui voulait donner un petit écu au concierge. Une telle