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qu’ils portaient, à des Français coupables de la mort de leur trop bon roi.


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CAMPAGNE DE 1792 — MARCHE EN FRANCE — LA RETRAITE ― LE LICENCIEMENT.


Il est tems de revenir aux opérations du corps d’armée que commandait les princes : ils serviront à faire connaitre ce que j’ai déja avancé, la possibilité, je dirai même plus, la grande facilité qu’on avait alors, de détruire entierement, cet hydre épouvantable, qui menace d’engloutir l’Europe daas une ruine commune.

On me trouvera peutêtre bien égoiste, mais j’ai cru devoir suivre le corps auquel j’étais attaché pour me rapeller plus aisément les faits dont j’ai à parler. Je dirai en vrai soldat, ce qui s’est passé autour de mon poste, c’est là tout ce dont je suis certain. Quant aux manoeuvres, aux batailles, je ne les ai connues qu’à mon retour dans le monde, en lisant les papiers qui en parlaient ; je n’en n’avais pu eu la moindre idée jusqu’alors ; je suivais le torrent, pansais mon cheval, le sellais, le bridais, dormais sur la paille, souvent à la belle étoile, et m’imaginais tous les jours, que je verrais le lendemain les clochers de Paris. Les ordres tant desirés pour notre départ, nous furent enfin donnés quelques jours avant celui de la marche, afin que chacun rejoignit son corps et fit tous les petits préparatifs nécéssaires.