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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/228

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nous faire faire l’ariere garde de son armée, quoique ce ne soit pu trop l'usage d’y placer la grosse cavalerie ! que voulait-on faire de nous .... et pourquoi les républicains nous ont ils laissé aller, sans nous attaquer où plutôt sans nous enlever, puisque nous n’avions pas de moyens de défense ! ... La belle négotiation que celle de Dumourier et du Duc de Brunswick, où plutôt de Frederick William ! car je suis bien convaincu qu’un homme d’honneur comme le Duc de Brunswick, ne nous a trompé, que parce qu’il l’a été lui même.

La plus terrible dissenterie régnait chez les Prussiens, leurs soldats mouraient par centaine, c’était le fruit de leurs premiers éxcès, et une suite du besoin dans lequel ils étaient souvent. Quant aux émigrés, le nombre des malades y était fort peu considérable, il n’y en avait pas un dans la compagnie où j’étais, et jamais de ma vie je ne me suis mieux porté. Les Autrichiens aussi, semblaient être beaucoup mieux qu’eux, ce qui provenait sans doute des repas réglés qu’ils étaient obligés de faire, peutêtre aussi des capotes, où redingottes qu’ils avaient avec eux, et qu’aucune autre troupe se portent.

Les Prussiens traitaient leur malades avec une barbarie incroyable. Lorsque le chariot qui les portait se trouvait trop plein, où qu’il fallait faire place à de nouveaux venus, sans beaucoup de cérémonie on choisissait les plus malades, et après les avoir mis tout nud, crainte que leur dépouilles ne tombassent entre les mains des ennemis, on les laissait sur le chemin. Quoique les habitant en ayent sauvés