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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/262

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Troisieme discours du Roy.


" Vous venez, messieurs, d’entendre le résultat de mes disposition et de mes vues, elles sont conformes au vif désir que j’ai d’opérer le bien public. Si par une fatalité loin de ma pensée, vous m’abandonniez dans une si belle entreprise : seul, je ferai le bien de mes peuples ; seul, je me considererai comme leur véritable représentant ; connoissant vos cahiers, connoissant l’accord parfait, qui éxiste entre le voeu le plus général de la nation et mes intentions bienfaisantes, j’aurai toute la confiance que doit inspirer une si rare harmonie, et je marcherai vèrs le but auquel je veut atteindre, avec tout le courage et la fermeté qu’il doit m'inspirer. Refléchissez, messieurs, qu’aucun de vos projets, aucunes de vos dispositions, ne peut avoir force de loi sans mon approbation spéciale : ainsi je suis le garant naturel de vos droits respectifs, et tous les ordres de l’état, peuvent se reposer sur mon équitable impartialité. Toute défiance de votre part seroit une grande injustice, c'est moi, jusqu’a présent, qui ai fait tout pour le bonheur le mes peuples : il est rare peut-étre, que l'unique ambition d’un souvrain soit d’obtenir de ses sujets, qu’ils s’entendent allez, pour accepter ses bienfaits. Je vous ordonne messieurs, de vous séparer tout de suite et de vous rendre demain matin, chacun dans le chambres affectées à votre ordre, pour y reprendre vos séances, j’ordonne en conséquence au grand maitre des cérémonies de faire préparer les salles. "

Le Roi ayant fini de parler se retira, suivi de la noblesse et du clergé. On a vu p. 88. avec quelle insolence ces declarations bienveillantes, furent reçues de Mirabeau et des autres enragés,