Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/37

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C’est à cette époque, que le Duc d’Orléans, qui jusqu’alors avait été méprisé générallement, commença à attirer l’attention du public. Ses partisans répandirent avec soin qu’il n’avait été disgracié et banni de la cour, que pour avoir voulu soutenir les droits du peuple.

Ce fut alors seulement, que de tous cotés on entendit ses louanges ; que sa charité, son humanité, furent portés jusqu’aux nues ; on publia, qu’un jour à la chasse, sur la terre où il était éxilé, un de ses domestiques tomba dans une riviere ; qu’il allait se noyer, lorsque le Duc d’Orléans, sans balancer, déscendit de cheval, se précipita après lui et le ramena au bord : ce trait de courage et de bienveillance était représenté sur toutes les boutiques d’image, et lui gagna un grand nombre de partizans ; personne ne s’avisa de penser, que ce pourrait bien être une fausseté, et que dans tous les cas, c’était une chose simple et de peu de conséquence.

L’esprit de réformation qui régnait alors, produisit cependant quelques bons éffets ; les codes civils et criminels furent éxaminés avec attention, et quelques changemens avantageux à la liberté et à la sureté individuelle, furent opérés à la satisfaction générale. Le roy publia aussi un édit en faveur des protéstans, et sans toutes fois leur accorder l’éxercice public de leur religion, leur donna tous les privilèges des autres habitans, pour leur mariage, batêmes, entèrremens, succéssion et même le pouvoir de posséder des emplois publics ; privilèges, dont il est vrai, ils étaient en possession depuis longtemps, mais que la loi ne reconnaissait pas.

La dispute entre la cour et le parlement éxistait toujours