Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/38

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dans la plus grande chaleur, et produisait de tems en tems, des remontrances vigoureuses et des réponses menaçantes et impérieuses. " Que deviendraient disait l’un, les devoirs réciproques entre les rois et les sujèts, si les premiers avaient le droit, de faire et de changer les loix, la France ne serait plus une monarchie, mais une aristocratie de magistrats, égallement contraire à l’intérèt des sujèts et à celui du monarque : que c’était son devoir de garantir la nation d’un pareil malheur ; " elle le rappellait aussi, " que le royaume était redevable d’un grand nombre de loix salutaires à l’autorité de plusieurs de ses rois, qui les avait fait enrégistrer sans aucun égard et même en opposition aux remontrances du parlement ".

Un grand nombre remarquaient cependant, que dans toutes ces proclamations, il n’était point parlé de l’assemblée des états généraux, et que les deux partis semblaient les laisser entièrement à l’écart et ne prononçaient même plus leur nom. La remarque qui en fut faite, dans quelques papiers, éxcita encore davantage l’éffervescence du peuple et même le détacha un peu du parlement ; car depuis que la cour les avait promis, ils étaient devenus le sujet général des conversations et le grand objet, auquel se rapportaient, les désirs et les voeux des opinions les plus opposées.

La cour s’occupait alors de la formation d’un corps de judicature, auquel elle devait s’adrésser pour l’enrégistrement de nouveaux édits, sans être obligé de passer en revue tous les parlemens du royaume.