Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/40

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faite. Elle envoya une lettre de cachet à Despresmesnil et à un autre conseiller ; ils trouverent le moyen de l’éviter, mais loin de prendre la fuite ils prirent place le même jour au parlement, qui fut convoquée à ce sujet et où malgré sa promptitude plusieurs pairs se trouverent. On y délibera sur la mesure violente de la nuit derniere, et on résolut d’envoyer une députation à sa majésté, avec une remontrance vigoureuse. Le parlement rappellant ses premieres opinions sur la liberté personelle, accusait les ministres de vouloir renverser les loix du royaume, et avisait le seigneur roy, de se défaire de ces conseillers perfides, et de les livrer à la justice.

Le roy refusa de recevoir la députation et bientôt les gardes Françaises entourerent le palais et y jetterent la plus grande consternation. Mr. d’Agout major des gardes, entra dans l’assemblée et demanda au nom de sa majésté, les deux membres, qui avaient du être arrêté la nuit précédente.

Loin de les lui remettre, le président déclara qu’ils avaient tous la même opinion et étaient tous des Despresmesnil et Monsanbert et lui dit d’aller rendre compte, de ce qu’il venait d’entendre, à l’autorité qui l’avait envoyé.

Mr. d’Agout se retira et telle était l’irrésolution du gouvernement, que ce ne fut qu’après vingt et quelques heures durant lesquels le parlement avait toujours été bloqué qu’il revint avec des ordres précis, et declara formellement que l’on eut à lui désigner les deux conseillers qu’il avait ordre d’arrêter ! Le plus profond silence régnait, lors qu’enfin Messieurs Despresmesnil et Monsanbert se leverent d’eux