Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pour donner au nouvel ordre de choses l’approbation publique, par le choix des personnes destinées à remplir les places, la cour pléniere devait être composée, des pairs du royaume, de quelques membres des différents parlemens, et des chambres des comptes, &c, &c. on pensait avec raison que c’était là un moyen sùr, de se débarrasser à jamais de leurs importunes remontrance, et peutêtre en même tems d’éluder les états généraux.

Le plus grand secret couvrait les opérations, des sentinelles avaient été placées autour des imprimeries royalles, rien ne transpirait : cependant le parlement, s’étant assemblée * (May 1788), déclara qu’étant, instruit par la voix publique, que quelque coup fatal allait lui être porté : c’était son devoir de s’opposer à tous les attentats, contraires aux loix et au bien de la France, que le droit de lever de nouveaux impôts, appartient seulement à la nation convoquée en états généraux. Qu’il était résolu à s’opposer à toute innovation, et à ne délivrer la justice, que dans le même tribunal, avec les mêmes personnes, et les mêmes priviléges, et de crainte, ajoutait il, que la force ne supprimat cette délibération, il ordonna que des copies nombreuses en seraient sur le champ imprimées et envoyées, à tous les parlemens du royaume.

Le bruit courut alors que Mr Despresmesnil, conseiller au parlement avait réussi à s’introduire dans la presse et avait fait part à son corps, de ce qui se tramait contre lui.

La cour fut tres irrité de cette déclaration, et particulierement de la découverte qui l’avait occasioné, et voulant faire sentir sa vengeance, à ceux qui étaient soupçonnés l’avoir