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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/48

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conduit sur le même échaffaud où il avait fait monter son roy *.

Il ne parait pas que les agens, qui le méttaient en avant, eussent l’intention, de faire rien autre chose de lui qu’un levier pour leur grand ouvrage, par la facilité de puiser à pleines mains dans ses trésors, et s’en défaire après. Il parait aussi, par d’autres circomstances que le Duc d’Orléans, pensait depuis quelque tems, à des projets sérieux et dont l’éxécution, semblait avoir été remise, jusqu’à ce qu’une occasion favorable se présentat.


↑ Le Duc d’Orléans a avoué à son dernier intérrogatoire, que la corruption du seul corps des gardes Françaises, lui avait couté plus d’un million tournois, 50000. sterlings.


Sept ou huit ans avant la révolution, on sait que le Duc, (malgré le mépris dont il était couvert), avait réussi à se faire nommer grand maitre général des francs-maçons, de la loge de l’orient, et comme tel de toutes les loges du royaume.

On ne conçoit guères dans la Grande Bretagne, comment le grade de grand maitre maçonique, peut fournir les moyens de conspirer contre l’état ; mais par tout le continent de l’Europe, la conséquence en est beaucoup plus grande que dans cette isle. Le Duc Ferdinand de Brunswick, qui en était revêtu, éxcita en Allemagne la jalousie de l’Empereur, et de tous les princes de l’empire : dans la plupart des villes principales, les habitans avaient plus de respect pour le grand maitre des maçons que pour leur propre souverain. Le Duc d’Orléans ne pouvait pas prétendre au