Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même réspect en France, par le mépris que l’on avait pour son caractere, mais il réussit quelque tems après sa nomination, à établir des comités sécrets, où il n’admit que ceux qui avaient sa confiance. Il les remplit de soldats aux gardes Françaises et de gens du commun à ses gages, qu’il avait admis dans la loge, ils y étaient souvent régalés et prêchés sur l’égalité, la fraternité, &c. anciens sujets il est vrai de la maçonnerie, mais dont on faisait alors, plus d’usage qu’à l’ordinaire, et qui au fait ont aussi été les premiers, d’abord employés par les révolutionaires, ce qui semble indiquer la source d’où ils sont venus *. Voyez la note sur la franc-maçonnerie.



note sur la franc-maçonnerie.


(*) Comme ce que je vais présenter, n’est apuyé que sur des oui dire et pourra peutêtre paraitre fabuleux, je trouve mon excuse dans l’obligation que j’ai prise de rapporter tout ce qui peut jetter quelques lumieres, sur l’origine de la catastrophe cruelle qui a detruit l’ordre en France, et menace d’envelopper tous les états de l’Europe dans la même anarchie ; je prie aussi tous les francs maçons du monde, de me pardonner les libertés que je vais prendre, je suis pleinement convaincu que le grand nombre de leurs assemblées, n’a jamais eu d’autres motifs que le plaisir, où le désir d’être utille et d’éxercer quelques actes généreux de bienveillance ; mais comme elles ont toujours été secrétes, que toute éspéce d’homme y est admis, que là, régne dans toute sa force, l’égalité si vantée dans ces derniers tems : il est dumoins permis, de tacher de lever, d’une main prophane, le coin du rideau, qui couvre les mysteres et de supposer que parmi le grand nombre de personnes qui ont vu la lumiere, il y en ait quelques unes qui pensent à autrechose qu’à l’équerre et la truélle du bonhomme Iram.

Quand on fait la réfléxion, que leurs assemblées quoique très secrètes et très nombreuses sont tolérées, dans tous les états de l’Europe, san présque d’inquisition de la part du gouvernement ; tandis qu’un obscur ramassis de misérables dans un galetas, met souvent en mouvemens tout les éspions d’un pays ; on s’étonne avec juste raison, de les voir méprisés au point de ne pas même éxciter l’attention, puis qu’il est connu que toutes les loges corréspondent entre elles, en termes mystiques, que l’ordre entier a un chef que l’obéissance la plus absolue