Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/53

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à plusieurs reprises, des loges à Versailles et à Paris, et leur défendit de s’assembler jusqu’à nouvel ordre.

Dans quelques unes des provinces, on avait été obligé d’avoir recours à la force militaire, pour mettre les ordres du roy à éxécution ; le peuple s’était attroupé et avait paru resolu à défendre son parlement. Sa contenance menaçante jointe à la déféction des troupe, qui dans plusieurs endroits avaient forméllement refusé de tirer sur leurs freres, (car ce terme était déja de mode) en avait assez imposé sur quelques commandans, pour ne pas oser les mettre à éxécutions, où même les forcer à la fuite. Ainsi à Toulouse, où l’on n’était point habitué à avoir de troupes, le peuple chassa leur commandant, les soldats eux mêmes se joignirent à lui et ne rentrerent dans leur devoir, qu’après que le parlement de son plein mouvement, eut quitté la ville pour se rendre en éxil.

Les choses furent encore poussées plus loin à grenoble, partie de la garnison se joignit au peuple, l’autre demeurant fidelle il s’ensuivit une espéce de bataille, où il y eut quelques gens de tués.

La populace, après s’être emparé de l’arsenal et s’y être armé, menaça de mettre le feu aux quatre coins de la ville, força et pilla l’hotel du commandant, où elle se saisit de lui et fut sur le point de le mettre à mort. Tel était à peupres l’état des choses dans toutes les villes à parlement. La noblesse, les propriétaires et tous les ordres de l’état, voyaient sans peine et même favorisaient la résistance energique du peuple, elle leur semblait alors légitime : ils ne pensaient pas, que ces actes violens de sédition, l’accoutumaient