Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/52

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a tel point, qu’ils furent obligés d’abandonner la loge.

Je laisse le lecteur, faire sur ce sujet que je puis certifier avoir entendu tres souvent, à des temoins oculaires, toutes les réfléxions qu’il lui plaira : je me contenterai seulement de remarquer, qu’il semble que la cour avait quelque connaissance des manoeuvres qui pouvaient se pratiquer sous le voile de la maçonnerie, car je me rappelle, qu’elle dissipa


à la foiblesse humaine, on consentait à lui remettre le bandeau sur les yeux, on lui posa la main gauche sur le coeur palpitant de la victime, qui avec les accents connus de son frere, implorait grace de ses bourreaux, on lui ordonna de lui percer le coeur et sans balancer l’ordre fut éxécuté.

Je demande si un tel homme, qui au fait dans ce moment ne tua qu’un agneau, n’eut pas été capable de faire tout ce qu’on aurait pu lui commander de plus atroce ; serait il tres étonnant, qu’un ambitieux scut diriger pour l’accomplissement de ses vues criminelles, un certain nombre de ces gens téméraires et fanatiques, disposés à tout entreprendre sans crainte, réfléxion, où hésitation.

Quoi qu’il puisse être de ces réfléxions, qui peutêtre sont chimériques, toujours est il certain, que la conduite du Duc d’orleans y a donné lieu et qu’après un mur examen, on n’ose pas se permettre de décider.

Après avoir vu la lumiere, avec toutes les formalités extravagantes, en usage dans telles cérémonies, un homme agé et qui avait suivi la maçonnerie pendant longtemps avec beaucoup de chaleur : me demanda, ce que j’en pensais, c’est bien du fracas répondis je, pour des fadaises ..... des fadaises dit l’autre, jeune homme, gardez vous de juger trop vite, il y a vingt cinq ans que je travaille : plus je vais, plus la matiere est intéréssante, quoiq’à dire vrai, je sois arrété depuis quelques années et qu’aucun effort, ne puisse me faire avancer d’un pas.

Dans une conversation plus intime, il pensa que son peu de progrès, pouvait bien venir du refus qu’il fit neuf ans avant la révolution, d’écouter des gens qui lui firent secrettement hors de la loge, des propositions horribles et séditieuses, que depuis ce moment il n’avait pas fait un pas, ni gagné un grade, que même il avait remarqué qu’on le traitait avec plus de réserve, qu’on avait même cherché à embrouiller les idées, qu’il pouvait déja avoir et qu’on y avait en partie réussi.

Voila à peu près, tout ce que je sais sur ce sujet, qui quoique tres imparfait, pourra peutêtre faciliter à l’homme plus instruit, l’intelligence du mythe obscur, qui couvre le berceau de la révolution.