Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/65

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illumina, on sonna les cloches, les magistrats les complimenterent, en un mot, jamais union plus intime n’avait semblé éxister entre la noblesse et le tiers ..... combien ces momens d’allégresse ont été courts ...... helas pouvait on penser, que du sein même de la joye universele, devaient naître les semences des divisions les plus terribles.

J’ai déja fait voir que la noblesse, le tiers et tous les ordres de l’état, étaient dans la meilleure intélligence et étroitement unis, dans la résistance la plus opiniatre contre les coups d’autorité du ministere, à la tête du quel était l’hippocrite Necker ; il me reste à faire connaître coment on parvint à les désunir, pour suivre cette vieille maxime, divide et impera.

Les conséquences, ont été si funestes à tous les partis, qu’à peine ose-t-on ; se permettre des éxpressions de reproche ! puisse la main d’un dieu vengeur, poursuivre les méchans qui ont filé cette trame détestable, et qui par leurs avis perfides, ont conduit notre trop bon et trop malheureux roy, à une mort à jamais honteuse pour la France, qu’ils ont elle même, rendu un objet d’horreur et d’effroi, à tous les peuples de l’Europe.

La municipalité, et les magistrats des différentes cours de justice de la ville de Nantes, désirant montrer encore plus, l’union des trois ordres, et particulierement leur joye de la deliverance des douze gentils-hommes, inviterent ceux d’entre eux, qui se trouvaient dans la ville, à un grand repas, qui devait se donner chez le sénéchal du bailliage. Dans l’intervalle, l’enthousiasme qui possédait les gentils-hommes,