Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/83

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était tellement montée, que ces éxpressions ridicules, trouverent fort peu de censeurs, et que ceux qui se permirent d’en rire, furent regardés comme des gens singuliers, qui n’avaient point d’amour pour leur patrie.

Le roy dont le coeur éxcéllent, n’a jamais pu lui permettre, de croire de mauvaises qualités, à ceux qui l’entouraient, accordait à ce favori du peuple la confiance la plus entiere ; il s’en remit à lui, pour la forme dans laquelle les états généraux devaient être assemblés, et Necker se décida absolument, et tout seul, contre l’opinion de l’assemblée des notables.

Le 24 Janvier 1789, le roy envoya des lettres circulaires pour les convoquer le 27 d’Avril à Versailles : il éxpliqua en peu de mots, que les besoins de l’état, éxigeaient qu’il rassemblat ses fidelles sujets autour de sa personne, afin qu’ils pussent lui faciliter les moyens de surmonter les difficultés, dans lesquelles il se trouvait enveloppé.

Tous ceux de nos rois, qui avaient assemblé les états généraux, craignant avec raison, l’ésprit turbulent de la capitale, avaient eu grand soin de les en éloigner. La nécéssité d’une telle précaution est si évidente, que l’on a de la peine à concevoir, comment le ministere put déterminer Louis XVI à les assembler à Versailles.

Il y eut aussi un édit, pour encourager les hommes de lettres et les scavans, à donner leurs opinions, sur la maniere dont états généraux, devaient être assemblés. Un tel encouragement, fut suivi d’autant de disquisisions, de recherches pédantiques et d’impertinences philosophiques, qu’il y avait de sottise