Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/84

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et de folie à le demander. Les traits de bêtise que le ministere, fit alors pleuvoir à grands flots sur nos têtes, quelque ridicules qu’ils puissent paraitre à présent, que j’en fais l’observation, ont cependant beaucoup aidé à la révolution.

Le ministre d’un roi, qui demande avis à tout le monde, sur la maniere de gouverner, ne semble-t-il pas déclarer, qu’il ne sait comme il faut s’y prendre, et engager le peuple à se gouverner lui même ! Ne serait ce pas la, ce que voulait le Génevois, qui donnait ces conseils.

Necker, donna lui même l’éxemple et publia un mémoire, qu’il présentat au roy, afin d’assurer son projet favori de la double représentation du tiers, du succès de laquelle, il se rendit personnellement responsable.

Le roy, qui avait reçu son ministre du peuple, dans l’éspêrance de rétablir la tranquillité publique, et la sienne propre, ne crut pas prudent de l’hazarder, en contre-carrant ses desseins. Il publia un édit, tracé où dicté par lui, qui accordait au tiers la double représentation ; malheureusement il ne décida point la quéstion de l’unité des chambres, c’est à dire, si les voix seraient prises par tête, où par ordre.

La noblesse cependant, dans beaucoup de province s’était assemblée et avait forméllement déclarée, ne vouloir prendre part aux déliberations des états généraux, que suivant l’ancienne coutume et la constitution du royaume, c’est à dire dans des chambres séparées : en Bretagne particulierement, elle se montra plus déterminée que par tout ailleurs ; lorsque les lettres circulaires du Duc de Penthievre gouverneur