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Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/86

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n’a-t-elle pas de raison, de se glorifier de n’avoir pas pris part à cette scêne d’horreur ! N’est il pas, plus que probable, que si les factieux, eussent vu le nombre de leurs opposants, à peu près égal au leur, cela n’eut servi qu’a faire courir de plus grands dangers aux partisans de la monarchie, par la faveur populaire dont les démagogues jouissaient et qu’ils l’eussent également emporté.

Le tiers des principales villes de Bretagne était persuadé, que les gentils-hommes, retracteraient le serment qu’ils avaient fait, de ne point députer aux états généraux, que suivant l’ancienne forme. Deux où trois jours après leur départ de Nantes, pour se rendre à l’endroit indiqué, on fabriqua dans quelques boutiques de marchande de mode, des rubans et des bonnets d’une certaine maniere, que l’on appella des rubans au parjure et des bonnets aux faux sermens, dont leurs dames se parerent.

La plaisanterie était un peu forte, et se trouva déstituée de fondement, car ils ne députerent point. Comme les gentils-hommes avaient signés, et fait signer à leurs enfants, le serment de ne point se départir de la constitution du royaume et de la province : à leur exemple, le tiers ouvrit aussi des bureaux, où l’on recevait des signatures, au bas d’un serment, de faire tamis les éfforts possibles, pour acquérir la liberté bienfaisante dont la France jouit à présent.

En consequence des ordres donnés par le roy, dans ses lettres circulaires, la plupart des députés, furent rendus à Versailles le 27 Avril : mais par une fatalité singuliere, let députés de Paris, n’étant pas encore élus, le roy jugea à