Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la province, eurent été reçues par les gentils-hommes: ils s’assemblerent dans les différentes villes, et déclarèrent, qu’ils ne consentiraient à députer aux états généraux de la France, que lorsque ceux, particuliers à la province, auraient été eux mêmes assemblés, afin qu’ils pussent choisir leur représentans, suivant l’ancienne constitution de la province, et du royaume.

D’après les scênes, qui avaient eu lieu, aux derniers états, le ministere pouvait fort bien craindre, que de plus violentes encore ne se passassent. Il ne voulut point consentir à leur demande, et ordonna aux trois ordres de s’assembler, dans trois villes différentes ; le tiers, ne fit pas la moindre difficulté et choisit ses représentans, parmi les têtes, qui s’étaient montrées les plus éxaltées.

Le clergé et la noblesse persisterent dans leur refus, et la noblesse entre-autres, declara que prévoyant les maux qui allaient accabler la France, et n’étant pas dans son pouvoir de les empêcher, elle se croyait heureure, de n’y point participer par sa présence.

Quoique cette détermination courageuse de la noblesse de Bretagne, de ne point consentir à aucune infraction de la constitution de leur province, où de celle du royaume, leur fasse beaucoup d’honneur ; il est sûr aussi, que les états généraux, furent ainsi privés de quarante membres, qui auraient pu être d’autant plus utiles, qu’ils étaient accoutumés à la discussion d’affaires politiques dans leur province, et peutêtre eussent arrêtés des décrets désastreux par leur nombre .... mais que dis-je, combien la noblesse de Bretagne,