Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/89

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bourg St. Antoine, ayant déplu à les ouvriers nombreux, par la réprimande qu’il leur fit sur leur turbulence, dans une assemblée primaire dont il était président. Ils resolurent sa destruction ! pour mettre le peuple de leur côté, ils firent courir le bruit, qu’il était à la tête d’un certain nombre de manufacturiers, qui avaient résolus de diminuer la solde des ouvriers, et des artizans à Paris.

La populace comença à témoigner sa rage, en le brulant en éffigie avec plusieurs autres ; la police ayant envoyé contre elle, un détachement de troupe, trop foible pour la tenir en ordre, cela ne servit qu’à augmenter son audace ; le lendemain elle s’attroupa, pilla, et démolit la maison Réveillon.

On y envoya dabord, un fort détachement des gardes Françaises, qui à leur arrivée devant la maison, ne parurent pas disposés, à faire cesser le tumulte et mime refuserent de faire feu : ils furent bientôt joints, par un des gardes Suisses, en qui la populace n’avait pas la même confiance, et qui furent accueillis à coup de pierre et de tuiles ; ils souffrirent ces insultes pendant quelques temps, avec beaucoup de patience, mais enfin leur inaction, ne faisant qu’augmenter la fureur du peuple, on se détermina à repousser la force par la force ; les gardes Suisses aussi bien que les gardes Françaises, tirerent alors sur la populace, et tuerent un tres grand nombre, le reste s’échappa par la fuite.

Beaucoup de gens pretendirent dans le tems, que ce tumulte n’était point accidentel, les démocrates le reprocheront à la cour, et les royalistes en accuserent les démagogues.