Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/92

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pour être accusé par les autres ordres, d’avoir décidé une question dont il ne lui appartenait pas de se mêler, de son authorité privée En un mot, il fut tout aussi innintelligible à son audience, que ses livres le sont, à ses lécteurs de bonne foi.

C’est une chose réélement incompréhensible, avec la fermentation qui reignait alors, de voir le ministere assez frappé d’aveuglement, pour ne pas faire user au roi, l’authorité qu’il possédait encore ; en suivant à peu près la forme de procéder dans les anciens états généraux, sa volonté aurait, été obéie : c’eut été une révolte ouverte, pour aucun des ordres de l’état, de ne pas s’y soumettre.

Mais le citoyen Necker, avait sa chere Genève devant les yeux, et n’osant se declarer trop ouvertement, contre l’ancienne constitution du royaume : après avoir éxcité la fermentation du public à ce sujet, il laissa la chose sans la décider, bien persuadé que ceux à qui elle était si avaatageuse, par la double représentation qu’il leur avait fait avoir, ne manqueraient pas de se prévaloir de la popularité dont ils jouissaient et de leur force. Effectivement dès la premiere séance, le tiers envoya un méssage à la noblesse et au clergé, pour se joindre à lui, afin de vérifier leur pouvoir en commun.

La noblesse ayant considérée cette offre, comme une manœuvre pour décider la question des trois chambres, s’y refusa ; alors les chefs du tiers, l'engagerent à declarer, qu’aucuns pouvoirs ne pouvaient être vérifiés que dans leur chambre, et en leur présence : que jusqu’au moment