Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/103

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un grand quart d’heure, à ma grande satisfaction et aussi bien que nature, je le parierais.

Il y avait un homme au bout de l’arche qui m’éxaminait avec autant d’attention que j’en avais à éxaminer le pont, et à qui vraisemblablement, je paraissais un être fort étrange ; pour le mettre hors de doute, je m’addressai à lui en Écossais, that’s a mickle braw braig mon lui dis-je, yes Mr. Scot, me répondit il, have you got such a one in your country.

Je fus reçu dans cette ville par le Docteur Power, chez qui je fus fort aise de pouvoir me reposer. Le dimanche je fus d’abord à l’Eglise Catholique, où je pus à peine trouver place, tant l’eglise et le cimetierre étaient pleins de monde. Lorsque le service fut fini, je me rendis à l’eglise protestante, où je pus me placer fort à l’aise dans une des stalles des chanoines : on a conservé dans les cathédralles d’Irlande les stalles des chanoines avec le titre de leur bénéfices, quoiqu’il n’y ait plus d’autres dignitaires que le Doyen.

Je dirigeai ma course sur Castle Lyons et dans le milieu du chemin, me trouvant tres altéré et ne voyant point d’auberge, je demandai la route à un homme agé, un ancien militaire, qui était sur une terrasse prés de sa maison et en même temps je lui fis entendre ce dont j’avais besoin, come in young man, me dit il, you shall have a good drinck et je l’eus effectivement.

Le chateau de Castle Lyons était un considérable bâtiment quarré qui fut brulé il y a une trentaine d’années, il y avait 365 fenêtres ; il était alors la résidence principale de Lord Barrymore. Il ne paraît pas qu’il y ait la moindre industrie