à propos, car le déjeuner est prêt," Il me fit entrer dans la maison, où je trouvai tout ce que je pouvais désirer. Je fus charmé de m’être trompé dans ma conjecture, mais je me promis bien de ne plus l’essayer, crainte de rencontrer juste.
Faisant un petit zigzag de dix à douze milles, je me rendis à Newcastle, où je fus reçu par Mr. Lock et son frere qui est le ministre de la ville ; elle est située dans une longue vallée très fertile, et qui n’est encore separée de celle de la Black water, que par une petite monticule. Ce chateau appartenait autrefois aux Templiers et devait être très considérable. Il est aujourdhui dans la possession de Lord Courtenay.
Si les grands propriétaires Anglais avaient le bon esprit, de placer sur leurs terres, des hommes de la trempe de celui qui est ici, le pays n’aurait pas de raison de se plaindre de leur absence. Mr. Lock vient d’établir à ses frais des manufactures de toile dans lesquelles les enfants trouvent à être employés dès l’age de cinq ou six ans. Il n’y a pas le moindre doute que ces établissemens ne sauraient se maintenir seuls à présent, mais ils sont d’une telle utilité pour le pays, qu’on ne saurait trop les encourager, et le propriétaire se trouvera amplement dédomagé de ses frais, par l’esprit d’industrie qu’il aura propagé parmi ses paysans.
Le prix du travail n’est dans ce pays, que de cinq à six sous ; on répond communément à cette observation, que le prix des provisions est en conséquence ; mais c’est faux et très faux, car si on excépte les pommes de terre, tout est aussi chèr qu’en Angleterre ; il est sur que le peuple vit entièrement de pommes de terre et boit de l’eau après, ou