du lait de beurre ; mais pourquoi les Anglais ne pourraient-ils pas vivre de la même maniere ; si quelqu’un s’avisait en Angleterre d’aller faire cette proposition aux paysans, il ne trouverait plus d’ouvriers. Un grand nombre de paysans en Irlande, savent fort bien que pour le même travail, ils recevraient deux shillings en Angleterre, et six pences en Irlande, et que même ils feraient plus surs de gagner leurs deux shillings dans un pays que six pences dans l’autre. Il en est qui font souvent le voyage, et ces mêmes gens qu’on accuse d’indolence chez eux, sont alors très actifs : ils pratiquent, de plus la même sobriété dont ils usaient dans leur pays (ce qui est une vertu assez rare en Angleterre) et ensuite ils s’empressent de revenir chez eux, lorsque leur travail leur a procuré une petite somme.
Je sens qu’avec toute la bonne volonté possible, un propriétaire ne saurait augmenter le prix du travail, sans s’exposer aux justes reproches de ses voisins, mais en encourageant l’industrie, les bras deviendront plus rares, et le prix du travail augmentera nécessairement. De Newcastle à Limerick le pays est superbe : c’est sans contredit la terre la plus fertile de l’Irlande ; près de Rathcall, j’eus occasion de visiter trois ou quatre villages, habités par les descendans d’une colonie Allemande du Palatinat, que le propriétaire du terrain y établit, il y a près de 80 ans. Ils se sont jusqu’à ces derniers temps toujours mariés entre eux, et ont conservé les manieres de leur pays : il n’éxistait plus, lors de mon passage, qu’un seul homme de ceux qui y vinrent d’abord ; on leur fit il est sùr, des conditions avantageuses ; on donna en propriété,