Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/29

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l'Irlande : le vent étant contraire j'y réstai quelques jours et fus visiter dans l'intervalle, l'assemblée des eaux : dès le premier moment, je fus sur le ton de familiarité avec tout le monde, ou me proposa une carte je jouai avec les dames .... je perdis.

Las d'attendre le vent, je crus devoir courir aprés. La machine qui nous portait avec les lettres et sans beaucoup plus de cérémonie, allait si vite, que tout ce que je pus voir dans ce long voyage, c'est que d'abord, elle pensa nous, jetter à l'eau sur les cayoux de la Séverne, où il semble, qu'on aurait bien du faire une chausseé et un port convenable pour l'arrivée du bateau.

Cette partie du pays de galles est coupée d'une maniere agréable de collines et de vallées peu profondes et qui semblent tres fertiles. Les femmes des paysans portent communément un vieil habit d'homme par dessus leur jupes et un large chapeau de paille qui les couvre entièrement. Les maisons des paysans ressemblent assez à celles des montagnards Écossais, et ils ont un language Celtic, qui leur est particulier et qui a beaucoup de rapport avec le bas Breton.

Swansey est un port assez considérable, qui sert de passage plus ordinairement pour Bristol et le sud de l'Angleterre. ... Tout ce que je pus remarquer des manieres de ce pays, c'est à Cormarthen, où les habitans font usage pour la pêche du saumon d'un bateau quarré où plutôt d'un panier de jonc et couvert d'une peau de cheval ; ils se tiennent au milieu et préservent leur équilibre très adroitement ; quand ils ont fini leur pêche, ils le tirent de l'eau et l'emportent