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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/293

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Je fus visiter mon ancien hôte, le Major Mayne, chez qui j’avais passe tant de temps, eloigné du tumulte. Dans les journées suivantes je parcourus le pays d’alentour. C’est toujours avec un certain plaisir que l’on revoit les lieux où l’on a passé du temps : c’est une espèce de reconnaissance, dont on fait hommage à la Nature !

Les montagnes adjacentes, sont remplies de veines de cuivre : il n’y à cependant qu’une seule mine ouverte et depuis très peu de temps. A quelque distance du pont du Diable, on trouva, du temps de Charles II, un massif d’argent qui produisit à ce qu’on m’a dit, près de cinquante mille livres sterlings, un million tournois : mais ce n’était que ce que les minéralogistes appellent un Nid d’argent, il n’y avait point de veine.

Cette partie du pays est cultivée dans la plus grande perfection ; pour encourager l’émulation parmi les laboureurs, les propriétaires ont tous les ans a ploughing match, c’est a dire qu’ils choisissent un champ sur lequel ils sont venir tous les laboureurs du canton, avec leurs charrues qui sont souvent ornées de rubans aussi bien que le cheval. On les met en ligne et on les fait partir tous à la fois : celui dont le sillon est le mieux fini et le plus droit, au jugement des autres laboureurs et des propriétaires, reçoit un prix de quelque valeur, des complimens, et est sur de ne jamais manquer de place. On se fait aisément une idée de l’émulation que cette cérémonie a jetté parmi les habitans de la campagne, et des bons effets qu’elle doit produire ; aussi je n’ai point vu de champs mieux cultivés et plus fertiles. Qu’on s’imagine