d’apres cela, comment dut être reçu certain riche Anglais, qui, il y a quelques années, voulant profiter de sa jeunesse pour voir le monde, y parut tout à coup suivi d’un chariot bien cadenassé et rempli de viandes salées, de pain, de vin et de légumes de toutes espèces. Il croyait vraiment que ses victùailles allaient lui faire une réputation et qu’il pourait régaler les malheureux Anglais que la nécessité obligeait à vivre sur ces parages maudits. Il fut tout étonné de voir, que non seulement, on ne fit pas d’usage de ses provisions, mais qu’encore on se moquat de lui. On m’a assuré que dans sa rage il tourna bride sur le champ, et s’en fut à Londres, ou vraisemblablement il s’amuse à répéter toutes les histoires qu’il tient de sa nourice, ainsi que l’ont fait la plupart des ecrivains judicieux, qui ont quitté les rives fortunées d’Albion, pour visiter la Gaule affamée, superstitieuse, esclave et petite maitresse.
Durant les troubles de l’invasion du Prince Charles en 1745, une Dame du pays, empêcha (m’at-t-on dit) son mari d’y prendre part d’une maniere très singuliere. Le mari était un partizan de la maison de Stwart et il avait annoncé son intention de rejoindre le lendemain, le dernier Prince de cette maison qui ait paru dans la grande Bretagne. Après avoir épuisé toute sa rhétorique pour l’en dissuader, sa femme à la fin lui demanda pour toute grace, de déjeuner avec elle avant de partir : l’autre ne crut pas pouvoir lui refuser cette légere faveur. Il était botté, prêt à partir, son cheval était à la porte. La bonne Dame, sous le prétexte de faire le thé, prit la bouilloire qui était sur le feu et tout d’un coup