Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/37

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qu'il allait se passer quelque cérémonie singuliere ; mais bientôt je fus désabusé, car l'un d'eux passa une corde au cou de l'autre et l'acrocha à une barre de fer au dessus de lui ... je voulus m'éloigner au plus vite, mais la foule était trop grande : le pauvre malheureux resta un moment tout seul, exposé à la vue du peuple et bientôt la table sur laquelle ses pieds portaient, tomba et se replia sur la muraille ! .. on peut voir que les Irlandais ont encore enchéri sur leurs voisins, dans la manière de pendre les gens avec grace : mais je le répéte, je pense que c'est une très grande cruauté, que de faire une espéce de parade de la mort d'un homme : en diminuant l'horreur du suplice, on augmente les crimes et on multiplie les exécutions : je ne serais pas éloigné de croire que ce pourrait bien être la raison, pourquoi il y a plus de gens pendus dans la grande Bretagne et l'Irlande, que dans tout le reste de l'Europe.

La foule sembla se diriger vers un autre endroit, je la suivis encore et elle me conduisit au parc du Phoenix, où il y avait une course de chevaux ; je ne saurais trop dire le quel des deux, de la course où de l'éxécution, fit plus de plaisir au monstre à cent têtes.

Quoique la ville où les gens aisés demeurent soit peut-être une des plus belles de l'Europe, cependant les quartiers, où le bas peuple végéte, ne peuvent être comparé à rien par la malproperté et la misere qu'on y rencontre, on appelle ces quartiers, les Libertés de Dublin, et cela m'a souvent fait penser qu'après les Libertés de France sous