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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/53

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dont la scêne est en Sicile, introduit un général Carthaginois, qui se plaint dans sa langue, de la perte de sa fille : les Sçavants s’étaient vainement éxercés sur ce passage et avaient enfin renoncés à l’éxpliquer. Les copistes avaient joints ou déjoints les mots, comme il leur avait plu ; le général Vallancey sans déranger les lettres, mais seulement les distribuant où elles devaient être, a réussi avec beaucoup de peine à l’expliquer et a prouvé évidemmènt que l’Irlandais et la langue que parlait ce général Carthaginois étaient la même.

Il y a des passages tres altérés, mais cependant où la différence n’est pas beaucoup plus grande, qu’entre le Français de Rabelais et celui de nos jours, mais il y en a plusieurs, où il n’y a pas une seule lettre de différence et qui sont exprimés comme on le fait encore à présent : ainsi au milieu des plaintes du géneral Carthaginois, sur le perte de sa fille, on vient lui annoncer quelle est retrouvée et qu’elle a pris asyle dans le temple de Vénus sur quoi ; il récite ce vers,

Handone silli hanum bene silli in mustine

Tes faveurs ô Vénus, sont souvent bien ameres.

Où mot-à-mot, quand elle (Vénus) accorde une faveur, elle l’accorde enchainée avec le malheur.

Il y avait deux languages en Irlande, la langue des scavants et celle du peuple, qui en était une corruption ; la premiere se parlait à la cour, et devait être suivant toute apparence la langue punique ; l’autre parlé par le peuple devait être l’Erse, l’Irlandais, le Celtic ou le Gaellic.