Aussitôt que les troupes eurent apperçu ce qui s’était passe, elles firent feu et dans deux où trois minutes, toute la phalange des garçons blancs fut culbutée et mise en fuite, laissant derriere elle entre deux et trois cents morts. Quelques uns de ces malheureux qui étaient bléssés, craignant le suplice qui les attendaient s’ils étaient pris, se retirèrent du mieux qu’ils purent dans les bleds et dans les hayes et y périrent misérablement.
Depuis cette bataille, on n’en a pas entendu parler et le pays a toujours été très tranquille : cette révolte me donne en petit, une histoire parfaite de la révolution de France ; je suppose qu’à l’approche de ces trois mille hommes, on eut délivré les prisonniers ; cela semblait assez naturel puis qu’il n’y avait pas plus de 150 soldats à leur opposer ; n’est il pas clair que leur prétensions se fussent augmentées, qu’ils eussent fait la loi dans le pays et peutêtre mis les magistrats en prison ; je suppose à présent, que le gouvernement les eut laisse tranquilles trois semaines, où un mois et eut temporisé et parlementé avec eux : au lieu de trois mille ils eussent été plus de trente mille et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’ enfin ils se fussent rendus maitres et eussent détruits ce gouvernement, auquel ils demandaient d’abord des graces.
J’ai trouvé une famille Française, établie ici depuis cinq, ou six ans; un vaisseau partit de Bretagne en 1791 et fut obligé par le mauvais temps, de relâcher à Wexford. Il y avait dessus, trente et quelque personnes, dont la plupart se disperserent sur champ ; il resta seulement à Wexford une dame avec ses trois filles et son parent un homme agé,