avec une fille mariée ; au bout de deux ans, lorsque leur ressources furent épuisées, les habitans firent une souscription en leur faveur, qui les aidat à vivre les trois années suivantes, quoique assez misérablement, une des jeunes personnes s’est mariée dans la ville à un jeune homme dont les affaires semblent aller assez bien.
Je ne serais pas entré dans ce détail, si l’homme agé dont j’ai fait mention, n’avait été l’occasion d’un trait de reconnaissance, qui fait honneur à la nature humaine. Plusieurs prisonniers Anglais mouraient de faim et de misere, sous le regne de Robespierre, dans une petite ville de Bretagne. Une dame agée, touchée de compassion, réussit à les secourir au péril de sa vie, et même quelque tems après, les aida à s’échapper en leur fournissant de l’argent. Ils s’informèrent d’elle, coment ils pourraient reconnaitre ses bontés ? J’ai, dit elle, un parent à Wexford, il est émigré : cela vous fait connaitre quelle peut être sa situation ; faites lui passer ce petit billet et si vous pouvez faire quelque chose pour lui, je vous en ferai obligée.
A peine furent ils sortis de France, qu’ils s’informerent à Wexford si une telle personne y éxistait ; bientôt après, l’homme agé reçut de Lisbonne une lettre fort honnête d’un marchand, nommé Mac-gibbon, * qui en reconnaissant l’obligation qu’il avait à Mademoiselle***, en Bretagne, le