Aller au contenu

Page:Latouche - Vallée aux loups, 1833.pdf/238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
226
OUVRAGES INÉDITS

OUVRAGES INÉDITS — Oui, je l’aime, Pannychis… elle est belle ; elle a cinq ans comme moi… Nous avons arrondi ce berceau en buissons de roses… Nous nous promenons sous cet ombrage… On ne peut pas nous y troubler, car il est trop bas pour qu’on y puisse entrer. Je lui ai donné une statue de Vénus que mon père m’a faite avec du buis : elle l’appelle sa fille, elle la couche sur des feuilles dans une écorce de grenade… Tous les amans font toujours des chansons pour leur bergère…. et moi aussi j’en ai fait une pour elle…-Eh bien ! chante-nous ta chanson, et nous te donnerons des raisins, des figues mielleuses….-Donnezles-moi d’abord, et puis je vais chanter…. « Il tend ses deux mains… on lui donne…. et puis, d’une voix douce et claire, il se met à chanter :

Ma belle Pannychis, il faut bien que tu m’aimes ; Nous avons même toit, nos ages sont les mêmes. Vois comme je suis grand, vois comme je suis beau. Hier je me suis mis auprès de mon chevreau, Par Pollux et Minerve ! il ne pouvait qu’à peine Faire arriver sa tête au niveau de la mienne. D’une coque de noix j’ai fait un abri sûr, Pour un beau scarabée étincelant d’azur ; It couche sur la laine, et je te le destine. Ce matin j’ai trouvé parmi l’algue marine