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Page:Latouche - Vallée aux loups, 1833.pdf/284

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ÉLÉGIES.

ÉLÉGIES.

Venez, entr’ouvrez-moi vos studieux asiles ; Non pas comme autrefois, non tendres, non faciles, Ornant de Valérie ou le rire ou les pleurs, Mais sous l’ombre et les bois, vers la rive sans fleurs Où nul vestige humain n’est écrit sur l’arène. Et toi, de nos erreurs capricieuse Reine, Devant nos yeux ouverts, toi qui fais loin du bruit Courir le peuple ailé des songes de la nuit, O Revêrie ! un jour, que l’amant qu’on délaisse Ait besoin d’un sourire et n’ait plus de maîtresse, Tu pars, voles, franchis les empires, les mers ; Tu reviens des confins de l’immense univers Le rire sur le front, de lilas couronnée, Et dansante et folâtre et chantant l’hyménée, Conduire dans ses bras tout l’essaim de beautés Sur qui ses vœux errans se sont jamais portés : Soit la vierge du Nord de pudeur embellic, Soit l’Almée aux yeux bleus, trésor de la Syrie, Que Suze aux voluptés forma dans ses remparts. Salut blonde écossaise, aux suaves regards, Et toi qui fuis rapide avec les traits d’un ange, Ou qu’anime la danse aux bords fleuris du Gange, Vous toutes que nourrit au pied des monts d’azur Ou la rêveuse Irlande, ou la France au ciel pur.