C’était le nom d’un capitaine de satellites qui, à la tête de plus de cent hommes, venait saisir les missionnaires. M. Maubant reçut le premier cette lettre, la transmit à M. Chastan, et tous les deux obéirent.
Le Père Maubant, martyrisé en Corée (1839).
Avant de se remettre aux mains des bourreaux, ils adressèrent
chacun une lettre aux chrétiens qu’ils avaient évangélisés, pour
les consoler, les affermir dans la foi, et leur faire les diverses
recommandations réclamées par les
circonstances. Sur ces entrefaites,
arriva une seconde lettre de Mgr Imbert.
C’était la répétition de la première.
« J’ai possédé nombre d’années, écrit Mgr Verrolles, ce précieux autographe que je gardais dans mon diurnal ; un pieux larcin fait par une main inconnue, m’en a privé. Il était en latin et ainsi conçu :
« In extremis, bonus pastor dat vitam pro ovibus ; unde si nondum profecti estis, venite cum præfecto Son-kie-tsong, sed nullus christianus vos sequatur. IMBERT, episcopus Capsensis. — Dans les cas extrêmes, le bon pasteur donne sa vie pour, ses brebis ; si donc vous n’êtes pas encore partis, venez avec l’officier Son-kie-tsong, mais qu’aucun chrétien ne vous suive. »
En recevant ce billet, qui faisait appel à leur héroïsme, les deux missionnaires n’hésitèrent pas.
Tout d’abord ils adressèrent à tous les membres de la société des Missions étrangères ces quelques lignes d’adieu :
« La divine Providence, qui nous avait conduits à travers tant d’obstacles dans cette mission, permet que la paix dont nous