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FAMILLE. — ADOPTION. — PARENTÉ

Le Coréen aime beaucoup ses enfants, surtout des garçons, qui, à ses yeux, ont au moins dix fois la valeur des filles ; et celles-ci même lui sont chères. Aussi ne voit-on presque jamais d’exemple d’enfants exposés ou abandonnés. Quelquefois, aux époques de grande famine, des gens qui meurent de faim sont poussés à cette extrémité : mais alors même ils cherchent plutôt à les donner ou à les vendre, et les premières ressources qu’ils peuvent réunir ensuite sont destinées à les racheter, si possible. Jamais ils ne trouvent leur famille trop nombreuse, et, soit dit en passant, la conduite de ces pauvres païens sera, au jour du jugement, l’opprobre et la condamnation de ces parents infâmes qui, dans nos pays chrétiens, ne craignent pas de violer les lois de Dieu et d’outrager la nature pour s’épargner les ennuis et les fatigues de l’éducation des enfants. Un Coréen, si pauvre qu’il soit, est toujours heureux d’être père, et il sait trouver dans son dénuement de quoi nourrir et élever toute la famille que Dieu lui envoie.

La première chose que l’on inculque à l’enfant dès son plus bas âge, c’est le respect pour son père. Toute insubordination envers lui est immédiatement et sévèrement réprimée. Il n’en est pas de même vis-à-vis de la mère. Celle-ci, d’après les mœurs du pays, n’est rien et ne compte pour rien, et l’enfant l’apprend