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Quand une maison est détruite par un incendie, une inondation ou quelque autre accident, les voisins s’empressent d’apporter pour la rebâtir, qui des pierres, qui du bois, qui de la paille, et chacun, outre ces quelques matériaux, donne deux ou trois journées de travail. Si un étranger vient s’établir dans un village, chacun l’aide à se bâtir une petite demeure. Si quelqu’un est obligé d’aller au loin, sur les montagnes, couper du bois ou faire du charbon, il est sûr de trouver dans le village voisin un pied-à-terre ; il n’a qu’à apporter son riz ; on se chargera de le cuire, et on y mettra les quelques assaisonnements nécessaires.

Lorsqu’un habitant du village tombe malade, ceux qui auraient à la maison un remède n’attendent pas pour le donner, qu’on le leur demande ; le plus souvent ils se hâtent de le porter eux-mêmes, et ne veulent point en recevoir le prix. Les instruments de jardinage ou de labour sont toujours à la disposition de qui vient les demander, et souvent même, excepté pendant la saison des travaux, les bœufs se prêtent assez facilement.

L’hospitalité est considérée par tous comme le plus sacré des devoirs. D’après les mœurs, ce serait non-seulement une honte, mais une faute grave, de refuser sa part de riz à quiconque, connu ou inconnu, se présente au moment du repas. Les pauvres ouvriers qui prennent leur nourriture sur le bord des chemins sont souvent les premiers à offrir aux passants de la partager avec eux.

Quand, dans une maison quelconque, il y a une petite fête ou un repas solennel, tous les voisins sont toujours invités de droit.

Le pauvre qui doit aller pour ses affaires dans un lieu éloigné, ou visiter à de grandes distances des parents ou amis, n’a pas besoin de longs préparatifs de voyage. Son bâton, sa pipe, quelques bardes dans un petit paquet pendu à l’épaule, quelques sapèques dans sa bourse, si toutefois il a une bourse et des sapèques à mettre dedans, voilà tout. La nuit venue, au lieu de se rendre à l’auberge, il entre dans quelque maison dont les appartements extérieurs sont ouverts à tout venant, et il est sûr d’y trouver de la nourriture et un gîte pour la nuit. Quand